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LA VOIX DES FEMMES
OU
COMMENT CONVERTIR LE POIDS DEMOGRAPHIQUE ET LE CREDIT SOCIAL DES FEMMES EN DIVIDENDES POLITIQUES, EN FORCE DE NEGOCIATION ?
LE PROBLEME : l’exclusion fonde la légitimité de notre plaidoyer
LE CREDO : les femmes veulent être plus visibles dans la sphère politique
LA STRATEGIE : éveiller la conscience politique des femmes, reconnaitre, assumer, consolider le potentiel politique des femmes et sensibiliser les hommes sur la nécessité du genre
LE CAPITAL A EXPLOITER
Les femmes ont une culture de partage des savoirs et de la participation
Les femmes ont une intuition qui est source de créativité
Les femmes sont acquises au principe de l’égalité
Les femmes ont l’habitude de gérer la complexité
Les femmes savent s’adapter aux circonstances même les plus insupportables
LA STRATEGIE A ADOPTER PAR LES FEMMES POLITIQUES
NOUS, FEMMES POLITIQUES, PARLEMENTAIRES ET ELUES LOCALES
A l’issue de l’atelier national de trois jours organisé par le Réseau More Women In Politics, avec l’appui institutionnel du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et le Ministère de la Communication, avec l’appui technique du Centre des Nations Unies pour la Démocratie et les Droits de l’Homme en Afrique Centrale, et le soutien financier du Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme - UNIFEM
NOUS référant à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, à la Charte des Nations-Unies, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (avec son Protocole signé à Maputo en 2003 et ratifié par le Cameroun en 2009) et au Préambule de la Constitution de la République du Cameroun qui proclame l’égalité en droits et en devoirs de tous les citoyens
Considérant la Déclaration du Millénaire en 2000 dans laquelle la communauté internationale s’est engagée à travers son troisième objectif à combattre la discrimination à l’égard des femmes et à promouvoir l’égalité entre les sexes
Considérant les Conventions Internationales relatives au genre et dûment ratifiées sans réserve par le Cameroun ; la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discriminations à l’Egard des Femmes ; la Déclaration solennelle des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union Africaine à l’issue de la troisième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement tenue du 6 au 8 juillet 2004 à Addis-Abeba en Ethiopie et qui consacre la parité dans son préambule ;
Soucieuses du respect des engagements internationaux ratifiés et du cadre légal national ;
Constatant l’engagement de l’Union Interparlementaire de promouvoir le genre dans le monde politique, social-culturel, économique et professionnel ;
Considérant les différentes adresses du Président de la République, Chef de l’Etat dans lesquelles il n’a de cesse rappelé l’importance de la contribution des femmes au développement du Cameroun en déclarant notamment dans son Discours programme prononcé le 03 Octobre 1997 à Maroua : « Je m’engage à faire de l’égalité entre les droits de l’homme et les droits des femmes une REALITE » ;
Désireuses de participer à la correction des inégalités fondées sur le sexe dans les législations, les politiques, les pratiques économiques et socio-culturelles ;
Engagées à susciter l’institutionnalisation de l’approche genre dans toutes les politiques publiques, programmes et projets de développement ;
Dans cette optique et après avoir été bien outillées sur l’approche genre et gouvernance dans l’exercice du leadership politique, nous sommes unanimement convenues de susciter l’adhésion des pouvoirs publics, de l’opinion publique, des partenaires sociaux et acteurs de développement à cette cause universelle notamment :
1- En inscrivant une proposition de loi sur la parité à l’ordre du jour d’une session parlementaire pour adoption
2- En amenant les pouvoirs publics à créer un « observatoire de l’égalité des genres » qui assurerait la veille et le suivi de l’évolution de l’égalité des genres dans tous les domaines de la société
3- En organisant un dîner plaidoyer pour expliquer et susciter l’adhésion de l’opinion publique et des populations à l’urgence de l’adoption des mécanismes concrets de création des conditions favorables à l’égale participation des hommes et des femmes aux mandats électoraux et fonctions nominatives ainsi que leur pleine implication aux processus électoraux en cours
4- En éveillant la conscience politique des femmes sur leur rôle dans la structuration du champ politique en tant qu’électrices et en tant que candidates pour une meilleure gouvernance de l’espace public
Conscientes de ce que la parité n’est pas un objectif hors de notre portée car la démocratie se construit avec les femmes,
LA VOIX DE FEMMES se fait entendre aujourd’hui comme un écho vibrant en harmonie avec la création de « ONU FEMMES » le 02 juillet 2010 par l’Assemblée Générale des Nations Unies en sa soixante-quatrième session, comme outil de promotion de l’égalité de genre et de la parité dans les sites, postes et fonctions de pouvoir pour une meilleure intégration de l’égalité, de la justice et de l’équité dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement
LA VOIX DES FEMMES, c’est la contribution des femmes parlementaires, élues du peuple qui, à travers le Réseau des femmes parlementaires du Cameroun, prennent position pour porter les voix de 50, 5 % que représentent les femmes dans la population camerounaise au regard de l’évolution de la participation politique des femmes comme un indice de modernité et de démocratie.
LA VOIX DES FEMMES, c’est aussi la voix des femmes maires à travers le Réseau des femmes maires du Cameroun, élues locales et chevilles ouvrières du développement participatif.
LA VOIX DES FEMMES, c’est l’engagement du Réseau More Women In Politics à mobiliser les femmes et les filles en âge de voter à s’inscrire massivement sur les listes électorales, afin de confirmer le poids de l’électorat féminin et la nécessité pour les candidats et candidates aux différentes élections d’en tenir compte dans l’élaboration des projets et programmes politiques.
Nous ne doutons pas un seul instant que cette cause, comme celle de l’inscription massive des femmes et des filles en âge de voter sur les listes électorales pour une démocratie citoyenne et plus participative, est une cause juste et légitime.
AUSSI, dans sa mission d’éveil des consciences des femmes pour une plus grande participation et une représentation accrue aux mandats électoraux et aux postes de décision, le Réseau More Women in Politics soutient et accompagne la réalisation de LA VOIX DES FEMMES car l’homme et la femme sont comme les deux ailes d’un oiseau, et tant que l’aile féminine ne sera pas déployée comme l’aile masculine, l’humanité, nous voulions dire, le Cameroun ne prendra pas son envol.
Yaoundé, le 19 Novembre 2010