Les jeunes, les opposants au régime
de Biya et les anonymes érige Ateba Eyene en icône de défense des droits
civique des citoyens Camerounais. Ils se sont mobilisés massivement pour les
obsèques de leur héros. La police et la gendarmerie ainsi que le protocole se
sont retrouvé très vite débordé, Charles Ateba Eyene a été inhumé ce 29 mars
2014 dans son village natal à Bikoka, non loin de Kribi, cité balnéaire de la
région du Sud Cameroun
C’est au cours d’une
cérémonie funèbre plus tôt modeste que Charles Ateba Eyene, écrivain, communicateur,
homme politique et polémiste à été rendu à la terre de ses ancêtres à Bikoka.
Un moment de pur émotion et de chagrin devant sa vielle maman éplorée qui enterrait là le denier de ses 9 enfants et
les quinze enfants inconsolables parmi lesquels les siens et ceux de ses 8
frères et sœurs précédemment décédés. Très peu de militant du RDPC en vue, mais
plutôt de nombreux leaders de l’opposition camerounaise qui ont rendu hommage à
Charles Ateba Eyene. Adamou Ndam Njoya de l’UDC dira de lui que c’était un
héros national. Mathias Owona Nguini, politologue et ami du défunt dira à la
foule que : « Charles étaient un grand homme au delà de son
appartenance politique, qu’il a su dénoncer les travers du pouvoir de Biya. Membre
suppléant du comité central du RDPC, il n’a jamais fait dans la langue de
bois ».
Avant l’épisode de
BIKOKA son village natal, il ya eu la phase de Yaoundé.
Ils étaient des
milliers de camerounais sans lien de parenté aucune avec le défunt à s’être
mobilisé pour lui rendre un dernier
hommage. Le peuple a décidé de pleurer à sa manière celui qu’il appelait
affectueusement « Tara » c’est-à-dire patriarche. C’est une marée
humaine qui a pris d’assaut les rues de la capitale camerounaise le jour de la
levée de corps.
Le peuple s’accapare du
corps
Arrivée très tôt à la
morgue de l’hôpital général de Yaoundé, le peuple a très vite pris ses marques.
Impossible d’entrer dans l’enceinte de l’hôpital, les entrées sont filtrées le
long de la rue qui va vers la morgue. C’est tantôt avec un concert de
lamentation, tantôt avec des acclamations que la foule accueille les personnalités qui arrive à la
morgue. Aucun membre du gouvernement n’est attendu. La foule remonté ne veut
pas les voir par conséquent, c’est quelques anonymes du comité central du
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le RDPC, parti au pouvoir qui
vont se recueillir devant la dépouille de leur camarade contestataire du régime
en place.
Les reporters de la
télévision nationale sont pris à parti. Il leurs est reproché de n’avoir pas assez rendu hommage à
ce « grand homme » qui savait donner de la voie pour défendre le
peuple. Il a fallut l’intervention des forces de maintien de l’ordre pour
calmer la foule. Seulement, elle continue de chanter l’hymne national tandis
que le pasteur essaie faire le culte. La foule crie et revendique son héros. A
peine l’office religieux terminé que la foule prend possession de la dépouille
et décide de faire le tour de la ville de Yaoundé. Les forces de maintien de
l’ordre et le protocole débordés laisse faire.
Des véhicules
anti-émeute déployés
Durant tout le trajet,
la foule a chanté l’hymne national du Cameroun. Traversant les quartiers chauds
de la ville comme Elig Edzoa, où il a fallut les interventions des forces de
police pour calmer les jeunes. Ceux-ci demandent justice. Arrivée au Boulevard
du 20 mai, lieu de dislocation de la procession, ils sont près de 10 mille
jeunes avec en main l’effigie de leur héros. Non loin, les véhicules
anti-émeute de la police ce qui a enragé la foule, qui menaçait de tout casser
et criait : « Atéba, notre héros ». Mais on n’aura pas noté de
débordement grave.